Je me rends peu à peu compte que je suis capable d'acheter n'importe
quoi à partir du moment où le liberty s'immisce dans l'équation (robes
d'été alors que le soleil ne vient pas, bracelets en tout genre, bougies
Bonpoint parce qu'elles ont une petite housse, idem pour leurs savons,
culottes Baby doll immettables, housses de coussins, trousses à
n'importe quoi, porte-cartes et j'en passe). J'en serais même à essayer
de reprendre la couture, activité pour laquelle je suis très peu douée,
rien que pour pouvoir utiliser les métrages que j'accumule depuis
plusieurs années dans mes placards.
En France, le liberty est le plus souvent associé à la marque Cacharel qui popularisa ses imprimés, et puis à une certaine esthétique qui oscille entre David Hamilton pour le côté jeunes filles en fleurs ou La petite maison dans la prairie... Pour moi, ce tissu évoque bien sûr l'enfance, mais aussi les chemises de ma mère que je garde précieusement, et puis surtout mon amour pour l'Angleterre et Londres plus particulièrement. J'y projette l'élégance du magasin qui fit naître ce tissu avec ses ascenseurs en bois, son allure de vieux manoir, son rayon fleuriste où les couleurs propres aux jardins anglais se déploient avec douceur.
En mettant du liberty dans ma maison et dans mes vêtements, j'ai l'impression d'accéder à un peu de ce raffinement anglais, de gagner en noblesse avec l'envie de se tenir un peu plus droite et de m'asperger des parfums de Miller Harris. Dans ce fantasme pur, je lirais vraiment des poèmes de John Keats lovée dans mon canapé Chesterfield vert de gris (c'est important) et comprendrais toute la subtilité des blagues des Monty Python.
Comme je me tiens toujours aussi mal et que la poésie peut me barber, Liberty a pensé à moi en développant des motifs beaucoup plus accessibles en termes d'imaginaire:
Cheers!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire